Rencontre avec un Artiste de rue by Salsa Loca

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Rencontre avec un Artiste de rue by Salsa Loca

La danse est un art… et tout danseur est donc Artiste à sa manière. C’est mon humble avis et puis comme je le répète souvent « CHACUN, MES GOUTS ». Aussi, vu que le champ des possibles dan…
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04/04/2014

La danse est un art… et tout danseur est donc Artiste à sa manière. C’est mon humble avis et puis comme je le répète souvent « CHACUN, MES GOUTS ». Aussi, vu que le champ des possibles dans le domaine artistique est vaste, pourquoi ne pas parler de temps en temps d’autre chose que de la Salsa et de Salsa Loca en particulier ???

C’est samedi dernier que j’ai rencontré Yann. Un artiste, un vrai… enfin selon mes critères. Mais quels sont mes critères ? Un artiste est celui que le grand public ne voit pas forcément comme tel. Bizarre hein…. Oui, l’artiste la plupart du temps rase les murs de son époque. Les autres, les malins, les amis des puissants, tiennent le haut du pavé de la scène artistique… L’artiste, le vrai, est sulfureux, sans forcément sentir la poudre à 1000 km ; il nous interroge sur nous-même et notre époque.

Yann, je l’ai connu par le biais d’un autre ami. Le fluide est passé tout de suite. Surtout, j’ai vu un passionné. Quelqu’un qui donne beaucoup, sans forcément être dans l’attente d’une reconnaissance immédiate. Il m’a également fait découvrir son univers. Aussi, j’ai envie de partager ceci avec vous les amis. Voici donc une interview qu’il a bien voulu m’accorder…

1.     Peux-tu te présenter ?

Mon nom de graffeur (blaze) est WITCH, qui vient de sorcière en anglais. Je suis co-fondateur du collectif de graffeurs (crew) The Black Label et je suis un writer de la scène strasbourgeoise.

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 2.     Peux-tu nous parler de la peinture de rue ?

Le terme de peinture de rue est pour moi assez vague, il peut englober plusieurs disciplines distinctes dont le « writing » ou couramment graffiti, qui a pour origine l’art de l’écriture exprimé dans la rue à l’aide de marqueurs, d’aérosols ou de rouleaux de peinture, afin de montrer à la société et aux autres writers qu’on est présents, qu’on existe.

De la rue, il a évolué vers des terrains plus ou moins tolérés, et de là, vers les galeries et les intérieurs du grand public. Certains graffeurs d’ailleurs ne le pratiquent plus que de manière légale, alors que d’autres diront que le seul vrai graffiti est celui que l’on trouve dans la rue…

Le terme graffiti lui-même est vaste, car il y a le « tag », la « pièce », et la fresque.

Le tag est une signature rapide, de ce fait on en voit partout et ils sont visibles de tous, c’est pourquoi le graffiti est souvent résumé à cette seule discipline. Alors qu’une fresque se trouvera dans une friche, à l’abri des regards et donc de l’opinion publique.

 3.     Comment es-tu tombé dedans ?

J’ai toujours aimé le hip-hop, et à l’époque le mouvement graffiti y était fortement associé.

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Ca commence souvent par des gribouillages durant les cours, et un jour on prend une bombe dans le garage pour voir ce que ça donne sur un mur. Après c’est comme toutes les passions : soit on la vit à fond, soit on passe à autre chose. Pour moi c’est devenu ma façon de me sentir libre et libre de créer quelque chose.

 4.     Que penses-tu de la vision parfois négative que portent certaines personnes sur le tag 

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Comme je l’ai dit précédemment, ce qui est vu par le grand public, c’est le côté vandale de la chose. Souvent associé, à l’époque, au marquage de territoire par les gangs, la discipline fut de suite mal cataloguée. Quand on parle par exemple de tombes dégradées, de squats de toxicomanes, le mot graffiti y est cité.

Quand on voit des graffitis dans un film, c’est souvent pour donner une image négative des lieux. Les exemples où le writing est associé à quelque chose de mal ne manquent pas. Pourtant quand on peint soi-même, on n’y voit aucune association possible.

 5.     Tu lances une activité, un projet d’entreprise peux-tu nous en parler ?

Effectivement, j’ai décidé de lancer mon activité car que ce soit pour une décoration de chambre, salon, façade, salle d’attente, restaurant, véhicule ou autre, je suis convaincu que le graffiti au sens large a une solution pour toutes les envies.

C’est pourquoi, je me spécialise dans la peinture décorative à l’aérosol sur tout support. Dans la réalisation de toiles, d’enseignes et d’écriteaux personnalisés.

Je vais également travailler en collaboration avec d’autres artistes pour une meilleure réponse à la demande (en termes de choix, flexibilité et domaine d’activité).Un site internet verra le jour prochainement afin de montrer l’étendue des possibilités.

Je souhaite également travailler avec des écoles et des espaces jeunes pour des initiations et animations autour du graffiti.rencontre_avec_Witch_(27_sur_27)

 6.     Le tag c’est aussi un projet d’art que l’on peut avoir chez soi, tu travailles souvent pour des particuliers ou des entreprises ?

Tout à fait, je pense qu’il y a un énorme potentiel pour le graffiti en tant que décoration. D’ailleurs on en voit de plus en plus dans les émissions qui y sont destinées.

Beaucoup de thèmes peuvent être développés. On peut travailler un côté très abstrait qui permet d’apporter une dynamique ou une ambiance à une pièce. Mais ça peut également être un décor ou une photo, pourquoi pas un portrait.

Ma priorité jusqu’à présent n’était pas de réaliser des peintures pour le « travail » mais d’arriver à un niveau qui me permettrait de le faire. J’ai travaillé avec quelques centres aérés et j’ai fait des initiations au graffiti. Mais voyant la demande augmentée, aussi bien de la part de mes amis que de personnes m’ayant vu peindre, je me suis dit « lance-toi ».

7.     Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?  

Avant tout du succès pour mon entreprise, que les personnes en parlent en bien et que j’ai suffisamment de travail pour en vivre.

Que je fasse des rencontres qui m’amèneront plus loin et feront évoluer ma peinture.

Et pour finir que l’on nous prête un peu plus d’attention positive et que l’on donne un peu plus de place au graffiti, car :

«  Une ville sans graffiti est une ville où il n’y a pas de vie. »

Merci Yann pour cet inteverview,

Siavach

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