Lorsque j’ai commencé la salsa, je me suis très vite prise de passion pour cette danse. J’adorais prendre des cours, apprendre de nouvelles passes, sortir danser en soirées. Tout cela m’amusait beaucoup.
Petit à petit, étant de plus en plus à l’aise, j’ai voulu rajouter un peu de « style » à ma danse et faire ressortir ma personnalité.
Cette période a été pour moi une grande remise en question. Je n’arrivais pas à me lâcher. Je voyais les autres autour de moi progresser très vite, alors que j’avais plutôt l’impression de stagner, d’avoir atteint ma limite. Je suis d’une nature réservée et je n’arrivais pas à surmonter ce blocage. Pour moi, ce que je voyais chez les autres, ne correspondait pas du tout à ma personnalité. Beaucoup de gestes extravagants, très démonstratifs, sensuels pour certains. Attention, j’aime beaucoup, je ne critique pas, mais je ne me retrouvais pas là-dedans.
J’enviais ces danseurs/seuses et … je ne m’amusais plus. J’ai arrêté la salsa pendant quelques temps, en espérant me retrouver et repartir sur de nouvelles bases. J’avais envie de trouver un « style » qui me corresponde, mais tout ce que je voyais en soirées ou lors de démonstrations ne s’accordait pas avec ma personnalité. Je suis revenue danser, peu à peu. J’observais beaucoup les autres en espérant trouver le saint Graal. En vain.
Puis j’ai déménagé. J’avais une certaine appréhension à sortir danser seule, ce n’est jamais évident. Alors j’ai attendu que des danseurs de Strasbourg passent pour me lancer. Je ne sais pas si c’est le fait de changer d’environnement, l’ambiance ou je-ne-sais-quel-déclic, mais je me suis ENFIN lâchée. Et vous savez-quoi ? Personne ne m’a jugé, personne ne s’est moqué, et mieux : je n’ai pas arrêté de danser de la soirée. Pas de prise de tête, c’était l’éclate totale.
Je suis restée dans ce que je savais faire, sans excès. Quelque chose qui me ressemblait. J’ai compris que ça ne servait à rien de vouloir imiter les autres.
J’ai aussi arrêté de me mettre la pression : le « style », ça se travaille. Les suelta, les mouvements de bassin, d’épaules, etc. : pas de mystère, tout s’apprend. Comme les pas de base et les passes, avec de l’entrainement, ça vient petit à petit.
Je ne serais jamais ultra-expressive, c’est un fait. Ajouter du style à sa danse, d’accord, mais sans se forcer à aller contre sa personnalité.
En salsa, il y a des hauts et des bas, le tout c’est de s’accrocher et de persévérer. Tout vient à point à qui sait attendre. Restez dans ce qui vous met à l’aise et jouez avec votre personnalité. L’important c’est de s’amuser et de partager : – )
La aprovechada (La radine)