La Salsa : une activité lucrative ?

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La Salsa : une activité lucrative ?

Certains m’ont dit que nos articles sont trop gentils. Ce n’est pas faux. J’avais ce sujet là sous le coude depuis pas mal de temps. Et ce soir, je décide de jeter le pavé dans la marre. Ce n…
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10/11/2013

Certains m’ont dit que nos articles sont trop gentils. Ce n’est pas faux. J’avais ce sujet là sous le coude depuis pas mal de temps. Et ce soir, je décide de jeter le pavé dans la marre. Ce n’est pas un ras le bol, mais juste une mise au point. En fait non, c’est plutôt une prise de position. J’assume tout ce que, toi, lecteur, tu vas lire. N’hésite pas à commenter, dans le respect de la charte de l’association.

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Tout d’abord, commençons par un panorama de ce qui existe dans le monde de la Salsa (pas seulement à Strasbourg). Nous avons d’abord des cours de bar (comprendre : les cours se déroulant dans les bars). C’est d’abord un moment de détente. Les niveaux ne sont pas vraiment respectés et tu peux payer ton cours à l’unité. Le professeur est soit salarié du bar en question ou parfois à son compte. Autant que tu le saches lecteur, en prenant ce genre de cours tu payes un service limité dans le temps et tu en auras plus ou moins pour ton argent. Certains te proposeront même des abonnements mensuels étant aussi chers qu’un club de fitness. Lecteur, si tu as des difficultés en danse, ce n’est plus un souci : malgré ton niveau “débutant plus”, tu auras accès au cours le plus avancé dans ce genre d’endroit. Le professeur étant d’abord intéressé par ton argent, celui ci saura faire une exception pour toi. Surtout si tu optes pour l’abonnement annuel.

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Nous avons également des associations de danse. Chaque association a un objet associatif. Un projet. Une vision et une stratégie de développement. On peut également avoir dans ce genre de structure des professeurs qui y sont salariés, mais les professeurs, qui sont la plupart du temps membre du bureau associatif, respectent la ligne directrice de l’association. Dans ce genre de structure, il arrive, dans certaines villes, que l’adhésion soit payée à l’association et les cours directement au professeur. Dans ce cas là, l’association sert juste de paravent afin d’attirer du monde et récupérer une salle à prix cassé, voir gratuite. Dans tous les cas, les associations ont une grande part de réinvestissement propre dans du matériel et surtout font vivre la Salsa dans leurs villes respectives à travers divers évènements : soirées, après-midis dansants, festivals etc….

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Attention lecteur, je n’émets aucun jugement, ce n’est juste qu’une description, fruit de 5 années passées à la tête d’une association. Bien entendu, cela ne reste qu’un avis parmi d’autres.

Après ce panorama, lecteur, voici notre conception à Salsa Loca. Une association c’est d’abord une structure à but non lucrative.

A Salsa Loca, depuis 5 ans, nous avons fait le choix du bénévolat total. Aucun DJ, professeur, prestataire faisant partie de l’association n’est rémunéré. Cela nous a permis de faire des investissements et nous rendre quasiment indépendant dans tous les domaines de compétence. Attention, nous avons pu le faire, car nos métiers et notre niveau de vie nous le permettent. Ce n’est absolument pas un exemple que l’on érige comme leitmotiv absolu pour toutes les associations.

Le détachement vis à vis de la trésorerie de l’association permet une gestion, d’après mon expérience, plus altruiste, comme le montre toutes les activités bénévoles de l’association. Que sont les centaines d’heures (oui, plusieurs centaines) à préparer, organiser et communiquer autour des Salsa’Docks durant 14 semaines ? Ou encore préparer tous les ans une soirée entièrement caritative ?

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Enfin, et voici cher lecteur, le sens de cette prise de position : le partage est-il conciliable avec la recherche de profit ?

Il ne s’agit pas ici de mettre en place des coefficients de pondération, et dire, telle structure marche de cette manière et de les classer. Car, chaque cours correspond à chaque individu. Et j’aimerais clamer aussi fort que possible : tous les intervenants dans le monde de la Salsa sont légitimes en soit. Il y a une place pour tous. Et tous ont le droit d’avoir leurs choix budgétaires et leurs visions bénévoles ou lucratives.

Simplement, je m’offusque de voir le mot partage, utilisé un peu à la légère. Un professeur qui vous complimente pour avoir accès à votre porte-feuille partage avec vous un contrat. Ce contrat est limité dans le temps et peut être défini comme une prestation de service. Le lien avec une association est à mon sens bien plus fort, et peut être défini par le mot partage. L’adhérent participe à l’assemblée générale quand elle a lieu, car beaucoup d’associations oublient que c’est une obligation annuelle de présenter les comptes financiers à ses adhérents (où va l’argent que l’adhérent confie aux dirigeants de l’association?). L’adhérent  peut ainsi donner son avis  sur le développement de l’association. J’ai eu vent, cher lecteur, de personnes réclamant à être payées pour une participation à des évènements caritatifs. Personnellement, cela me choque.

Ce mot partage me semble donc être usurpé par les personnes qui conçoivent la Salsa, comme une activité lucrative. Il s’agit tout au plus d’un cache sexe pour camoufler que la Salsa est devenu leur métier. Je ne pose pas non plus un droit sur ces termes. Seul le public reste juge.

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Pour conclure, je rappelle une fois encore que le but de ce texte n’est pas de mettre en valeur notre structure ou le modèle associatif. Mais simplement, cher lecteur, de te donner des billes afin d’analyser certaines choses. Je soutiens encore une fois que tous les acteurs sont légitimes puisqu’un public leur fait confiance. Cette confiance est la chose la plus importante qui soit. Ce que j’aimerais, c’est que les rôles soient connus d’avance. Et que le “consommateur Salsa” (il faut bien trouver un mot consumériste, tant l’argent devient une question centrale) sache de quoi il est question en choisissant sa structure.

N’hésitez pas à commenter.

Siavach

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