Dimanche 12 janvier. Il fait beau sur Paris. Il y a des jours comme ça, où l’on prend plaisir à se promener dans les rues de la capitale. L’envie de danser et de retrouver les connaissances parisiennes est forte. Après vous avoir présenté voici quelques semaines le temple de la Salsa Cubaine, j’ai nommé le Wagg, cette fois-ci, mon choix se porte vers le Barrio Latino. Un endroit extraordinaire, dédié chaque dimanche à la Salsa Portoricaine.
Quand je vous parle d’un endroit extraordinaire, le mot est faible. L’immeuble Gouffé est un bâtiment classé monument historique par les Architectes de France. A l’origine, un magasin de meuble dans un style fin XIXième, aux structures métalliques jonchées de rivets qui donnent le vertige. Transformé entre 1998 et 1999 par le propriétaire du Bouddha Bar, ce fut, à l’époque, un scandale médiatique entre les habitants du faubourg St. Antoine et la mairie de Paris, alors dirigée par Jean Tiberi. Aujourd’hui, le restaurant est ouvert à tous et est devenu un passage obligé pour celles et ceux qui aiment faire la fête dans une ambiance Latino.
L’intérieur baigne dans une lumière tamiséetrès chaude et dès les premiers pas vous serez sous l’admiration d’un escalier monumental vous rappelant le film Moulin Rouge.
Un regard vers le haut et la majestueuse mezzanine de 3 étages vous donnera le tournis. Mais place à la Salsa. Le dimanche après midi, le Barrio se transforme en piste géante pour les amoureux de la Salsa Portoricaine. Pour pouvoir accéder à la soirée, vous devez vous acquitter de 8 euros à l’entrée. Ce prix comprend une boisson et….. tout votre vestiaire. Compte tenu du lieu et du fait que l’on soit sur Paris, je trouve personnellement qu’il s’agit d’un très très bon prix. Il y a des cours de danse de 14 à 17h puis place à la soirée jusqu’à 1h du matin.
Contrairement aux idées reçues, comme pour le Wagg, ce n’est pas parce que le Barrio est un rendez vous incontournable de la Salsa portoricaine que le niveau est tel que les danseurs normaux ne peuvent y s’exprimer. Il y a même beaucoup de débutants. J’ai appris en discutant ci et là que les danseurs les plus aguerris, notamment les fans du « ON 2 »**, se donnent rendez-vous plutôt au Sullivan Pigalle (un autre #jaitestépourvous ?). Le niveau est donc très hétéroclite, avec de bons danseurs mais également des débutants, ce qui personnellement me va bien. Sachez par ailleurs qu’il n’est absolument pas anormal d’enchainer plusieurs danses avec la même cavalière et que 2 danses de suite, c’est monnaie courant. Attention à la facture si vous êtes fan d’eau gazeuse, j’ai entrevu un deal de Perrier s’échangeant à 7 euros…
Côté ambiance, là se trouve la bonne nouvelle. Car, au barrio, il y a de l’ambiance. Alors, oui, c’est vrai : la salsa portoricaine est une danse qui se veut de salon et assez maniérée. Mais sans aller jusqu’à l’atmosphère très énergique de Vic Fezansac, il y a de la fête et de la joie au barrio. Mesurées certes, mais concrètes et palpables.
Et puis pour finir , quel plaisir de retrouver d’anciens Strasbourgeois, de danser et d’échanger avec eux. Je dédicace donc cet article à Mathilde, Catheline et Nico.
Siavach
** le On2 est le style de Salsa dit New-Yorkaise, créé dans les années 80 par Eddy Torres, véritable légende vivante…. Le On2 vient du fait que l’on commence toutes les figures sur le deuxième temps, CQFD