Interview spécial Photographe de … Florent Dejardin !!!

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Interview spécial Photographe de … Florent Dejardin !!!

Pour cet interview, j’ai voulu changer de domaine. On ne quitte pas la Salsa pour autant, puisque la personne que j’aimerais vous présenter est un danseur et nouvellement professeur de Salsa à Hague…
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PUBLIÉ LE
13/12/2014
Pour cet interview, j’ai voulu changer de domaine. On ne quitte pas la Salsa pour autant, puisque la personne que j’aimerais vous présenter est un danseur et nouvellement professeur de Salsa à Haguenau. Mais depuis déjà quelques années, les photos de Florent m’ont marquées.
Lorsque j’ai commencé la photo, on m’a dit : il y a deux types de photographes, ceux qui pensent la photo à travers le matériel et la technique et ceux qui pensent la photo à travers leurs émotions. Il y a donc ceux qui mettent leur tripes dans leurs photos et ceux qui ont tord. Je fais encore partie de ceux qui ont tord :-). 
Je trouve personnellement que les photos de Florent dégagent quelques choses de différent, je vous laisse donc le découvrir à travers cet interview.
PS : Toutes les photos présentées sur cet article ainsi que la photo de couverture sont l’oeuvre de Florent, publiées avec son accord !!!
 

1-    Peux-tu te présenter ?

Florent, En salsa, beaucoup de personnes me connaissent à travers mes photographies de différentes soirées et festivals. Actuellement,  je suis le photographe officiel de Sals’Heroes, de Passions Partagées et d’Urban Casino où j’enseigne aussi la salsa cubaine. En plus d’un long parcours scientifique (géologie, astrophysique et informatique), j’aime beaucoup ce qui touche à la création et à l’art : la musique (piano – écriture musicale), l’audiovisuel (photographie, montages, vidéos) et évidemment la danse !

Entre autre, je danse la salsa (en tout cas j’essaye de le faire croire ;-)). Mon style de danse est caractérisé par le jeu avec ma cavalière, l’invention, la création et l’improvisation. Je n’aime pas faire comme les autres et j’adore y apporter un peu de ma touche, de l’originalité pour surprendre ma cavalière et essayer de lui faire vivre une expérience différente sans toutefois la tuer. C’est pourquoi j’expérimente beaucoup en salsa : je n’hésite pas aussi à jouer avec l’environnement (chaise, mur, poteaux…) ou la tenue vestimentaire (ceinture, ruban, écharpes…) et intégrer des éléments d’autres danses que je peux faire.

Ainsi, que cela soit dans mon travail audiovisuel, dans ma danse ou dans mes cours, j’essaye toujours d’apporter quelque chose de différent, d’enrichissant, de créatif et de positif.

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2-    Comment en es tu venu à la Salsa ? quel est ton parcours dans la danse en général ?

J’ai un parcours assez particulier. J’ai découvert la salsa il y a 4 ans grâce à une amie qui en faisait et avec qui je voulais partager ce loisir.

Mon expérience de la danse se limitait plutôt à celle des canards ou à la chenille lors de certains mariages, quand on m’y trainait de force sur la piste. Je n’aimais effectivement pas être sur une piste de danse. La salsa, ce n’était donc pas gagné d’avance, surtout que je devais composer avec des douleurs osseuses et de lourdes opérations chirurgicales. En plus j’avais du mal à garder le rythme et je suis d’un naturel plutôt timide. Alors voyez-vous, quel plus beau challenge aurais-je pu faire ? Un challenge lié au domaine créatif et artistique où peut-être je pourrai partager ce loisir avec d’autres personnes que j’aurais la chance de rencontrer. Faire de la salsa me permettait aussi de faire du sport, chose que je ne pouvais guère faire auparavant. Enfin, je trouvais qu’il était plus intéressant et enrichissant de pratiquer ce loisir « nocturne » plutôt que de rester devant son ordinateur ou un écran de télévision. En mode challenge, j’ai commencé à faire le plus de cours et de soirées possibles, pour m’améliorer et me prouver que je pouvais y arriver dans ce domaine, si éloigné de ce que j’avais l’habitude de faire. En dehors des stages, j’ai pris des cours chez de nombreux profs, et je continue d’en prendre. Ma formation en salsa a été essentiellement donnée par Candela, mais surtout Alex et Manu de Sals’Heroes (anciennement Sauce Cubaine) ainsi que Nadia. J’ai aussi suivi de nombreux stages, notamment grâce à Betty. Je considère en effet que la diversité est source d’enrichissement. Il m’a fallu beaucoup de courage,  de remises en question, de persévérance pour progresser. Je tiens à souligner que je n’ai encore tué aucune cavalière, pas de sang, de bras arraché ou de têtes décapitées. Toutes mes cavalières sont toujours vivantes malgré parfois quelques passes un peu… hum… disons « originales ». mdr

J’ai eu la chance aussi de faire des belles rencontres qui m’ont tirés vers le haut, aussi bien techniquement qu’humainement… Elles se reconnaitront…

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3-    Comment tu en es venu à la photographie ? Et que peux-tu nous dire de la photographie de danse, spécialement la Salsa ?

Bien que je faisais déjà un peu de photographie avant, c’est grâce à la salsa que j’ai commencé beaucoup plus à en faire. La salsa est en effet un environnement très difficile pour le photographe. D’ailleurs c’est aussi ce qui m’a motivé : faire mes armes dans un tel environnement ! C’est la raison pour laquelle, sur mon site de photographies/vidéos, il y a beaucoup de clichés liés à la danse. En salsa, le sujet est en mouvement constant et souvent très rapide, dans des conditions d’éclairages difficiles, avec fréquemment très peu de recul possible pour photographier et parfois un fort taux d’humidité, à la limite de la noyade. En plus, en terme d’image,  les danseurs(ses), souvent concentré(e))s, ne sont pas toujours au mieux dans ces conditions ! Enfin, le photographe doit composer avec ces conditions difficiles tout en préservant le respect pour le danseur. Et comme si cela ne suffisait pas, une partie de mon travail peut aussi se faire en téléobjectif ! Mais comme on dit : « qui peut le plus peut le moins ! » C’est donc un véritable challenge mais quel plaisir par la suite quand on reçoit des retours positifs et encourageants et que ses clichés circulent bien au-delà de la région Alsace ! Cependant, dans cet environnement, la technique ne suffit pas. Si on veut donner une autre émotion, il faut autre chose et c’est ce qui est intéressant. Avoir l’œil comme on dit, ou du moins essayer d’apporter une autre vision et sensibilité.

Dans mes études en audiovisuel, j’étais plutôt orienté dans la réalisation de courts métrages, l’analyse filmique, son rapport avec le son et le domaine de la réalisation. Je n’avais pas choisi l’option photographie. Cependant, mon parcours en audiovisuel ainsi que mes connaissances en physique, me donnent des éléments que j’utilise dans mes clichés. Et le fait de ne pas avoir étudié à proprement parlé la photographie, me donne une grande curiosité et liberté d’expérimentation.

Ce qui me plait dans la photographie, est de pouvoir procurer par ce biais des émotions aussi bien pour la personne qui est le sujet du cliché que pour le spectateur. Quand je photographie, j’essaye de toucher le ressenti d’une personne. Donner l’envie au spectateur de regarder des personnes qu’il ne connait pas forcement mais qui lui apporteront une réaction hors du temps et de l’espace. Grâce à ma sensibilité et à mon regard, j’essaye de donner de la vie, de faire vivre une expérience visuelle, personnelle et empathique chez la personne qui regarde le cliché mais aussi de donner une autre vision de lui-même pour le sujet du cliché. Ce dernier pourra ainsi se découvrir différemment. Je vois la photographie comme un vecteur d’émotions. Je travaille beaucoup sur le moment, le réel. C’est pourquoi je limite au maximum la retouche ou le traitement photographique. J’essaye de me limiter essentiellement à une réflexion artistique sur ce que je veux que le cliché dégage, comme par exemple le choix de la colorimétrie,  le jeu de lumière, le cadrage…

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4-    Tu peux nous faire découvrir ou redécouvrir un Artiste Photographe que tu suis ?

Il y en a beaucoup… Citons par exemple JeeYoung Lee. C’est une artiste Coréenne qui photographie des tableaux irréels en se mettant en scène sans avoir à recourir à la retouche photo. Pour cela elle réaménage son appartement en y créant un véritable lieu onirique. Elle lie ainsi plusieurs arts, avec patience pour réaliser son œuvre. La photographie est aussi une question de patience. Savoir attendre le bon moment.

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photo de JeeYoung Lee choisie par Florent

5-    Une Photo qui te traine dans la tête ? et une que tu aimerais faire ?

J’ai pas mal d’idées de projets en photographies, par exemple faire des sessions en salsa sur certaines parties du corps. J’aimerais aussi expérimenter d’autres approches aussi bien sur le plan technique que sur le plan philosophique. J’aimerais aussi photographier du nu artistique. D’ailleurs j’aime beaucoup le travail de Lassad dans ce domaine.

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6-    Des conseils pour les débutants qui  commencent la photographie ?

Essayez ! Expérimentez ! Demandez des conseils et profitez du retour d’expérience des autres. Gardez une originalité, votre propre approche et votre vision de la photographie. Restez vous-même et libre ! Ne copiez pas. La copie est rarement aussi intéressante que l’original mais inspirez-vous en. N’hésitez pas à casser les règles. Surtout que le numérique permet de le faire plus facilement. Respectez le sujet, quel qu’il soit. Et surtout n’oubliez pas : ce n’est pas le matériel qui fait le bon photographe (même si parfois cela peut l’aider), mais votre œil, votre esprit, votre sensibilité, votre sens critique et votre empathie.

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