Cette semaine, découvrez Yané, une cubaine arrivée tout droit de Cuba. Prof, danseuse, footballeuse au grand coeur… Beaucoup de cordes à son arc ! 😉
1- Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Yaneysi Sanchez Montes de Oca , mais tous me connaisse comme Yané. Je ne sais toujours pas pourquoi d’ailleurs, je pense que c’est plus facile à prononcer lol. Je suis cubaine née à La Havane, professeur de danse jazz moderne et étudiante en gestion et comptabilité. Je suis depuis peu présidente de l’association de danse Ritmo Latino à Haguenau et prof de danses latines pour les enfants, salsa cubana , zumba fitness , reggaeton.
Je suis également passionnée d’art, de danse, de foot et de couture. Je suis arrivée en France en 2009 à contrecœur (je me rappelle encore à quel point j’ai pleuré ce jour-là et comment un homme d’origine italienne assis à côté de moi me disait « ça va aller, tu vas finir pour t’adapter » mais moi, j’avais envie de finir mes études de marketing que je n’ai pas pu finir à Cuba. Je suis venue pour pouvoir progresser surtout en culture générale et améliorer ma situation économique. En arrivant, j’ai d’abord étudié la langue française (les seuls mots que je connaissais, c’était « merci » et « amour » ou la phrase de la chanson Lady Marmalade (« voulez –vous coucher avec moi »). Malgré mes côtés cubaines et profs, je suis quelqu’un de timide, discrète et je pense que c’est a cause de ça que mon association tarde à se faire connaitre.
2- Comment en es tu venu à la Salsa ?
Je suis arrivée à la danse franchement pas hasard et pour mes parents. J’étais un vrai garçon manqué. J’ai toujours préféré me promener avec des garçons et avec un ballon plutôt qu’apprendre les positions de danse. Au début, j’ai trouvé ça ennuyant. Ainsi, à l’âge de 4 ans ma mère m’a inscrite d’office à l’école NARCISSO MEDINA, jusqu’à mes 10 ans. Et puis, j’ai intégré différentes écoles de danse de La Havane. C’est à l’école Tony Menendez que j’ai découvert ma passion pour les danses afro-cubaines et dance moderne. J’ai monté une troupe de danse urbaine à mes 15 ans et là je commence à créer également mes propres chorégraphies, costumes et spectacles de danse.
En 2005 j’ai eu mon diplôme de danse contemporaine comme professeur pour enfants. J’adore travailler avec les enfants mais jusqu’à maintenant, c’était impossible car je préférais améliorer ma langue française :-). Mais maintenant mon but n°1, c’est les danses latines chez les enfants de 6 à 13 ans.
3- Quel est ton parcours dans la danse en général ?
Parler de la salsa, des fois ça me fait peur. Je suis simplement une cubaine et comme n’importe quel cubain qui danse la rumba, la salsa, le reggaeton sans se poser trop question. J’ai découvert cette danse comme une étape de plus dans ma formation professionnelle pour devenir prof de danse contemporaine. Et puis, franchement j’ai connu les bases et noms de pas et figures les plus importants mais j’ai jamais prêté attention à ça. Hihihihi, ça me fait rire parce que je n’aime pas cette question, je n’ai connu véritablement la salsa qu’ici, et j’étais vraiment surprise de voir des gens passionnés bien plus que moi pour cette danse. Mes premiers pas en Salsa en France, c’était avec Florent. Je me rappelle encore le jour où on a fait une rueda et qu’il a annoncé le mosquito (je n’étais pas au courant qu’il existait un pas de salsa avec ce nom). C’est avec lui que j’ai fait ma première démo. Démo que j’ai fait difficilement car je n’aime pas trop me montrer. C’est bizarre de la part d’une danseuse je sais et j’avais peur des critiques, et même si je me considère comme une bonne danseuse en tout modestie. Dans mon association, j’ai souvent besoin d’aide surtout dans les figures, j’ai du réapprendre tous les noms de pas ici sans perdre mon style propre bien sûr. Donc, oui c’est différent de Cuba. A Cuba, on danse sans trop se poser de questions. D’ailleurs, je suis sûre que 60% DES CUBAINS dansent sans savoir les noms des pas ou de ce qu’ils sont en train de faire. C’est ça qui me plait dans la danse : l’improvisation et la spontanéité (Mira y haz).
4- As-tu une anecdote à nous raconter ?
Une anecdote (mon premier cours de salsa en 2009 j’avais 12 personnes au premier cours c’était terrible, sans savoir parler français, j’avais un stress fou et sans connaître les noms des pas et des figures ici en France, j’ai pensé que le fait de parler espagnol ou le fait d’être cubaine suffisait mais pas du tout. J’ai fini le cours en parlant de l’histoire de la salsa cubaine (bien sûr à ma façon). Un vrai cauchemar. Personne n’a compris un seul mot et la semaine d’ après, personne n’est venu à mon cours. Là, j’ai compris que ce n’était pas pour moi encore. J’ai pris du recul et je me suis préparé un peu plus hihihihihi ça me fait rire : j’avais l’air ridicule.
5- Tu peux nous faire découvrir ou redécouvrir un Artiste de la scène Salsa (danseur, chanteur, DJ etc…) et nous donner ton point de vue sur lui ?
Un des mes artistes préférés est Candido Fabre, compositeur, chanteur originaire de Santiago de Cuba (pour moi l’endroit idéal pour danser la salsa cubaine). Franchement, je l’adore trop, et j’adore sa voix grave et même si à cuba je n’étais pas trop passionnée de salsa, j’avais du plaisir à l’écouter. Ses chansons ne sont pas trop réfléchies, souvent improvisées mais très bien chantées. J’ai participé à ses concerts, j’adore sa façon de se livrer au public, spontané et vrai. Je me rappelle encore les fois où je me suis échappée de chez moi pour aller à ses concerts, pas vraiment pour la salsa mais pour l’ambiance. « Pour moi sa façon de chanter et la danse sont liées ». Spontanéité et improvisation.
6- Une chanson qui te trotte dans la tête en ce moment ? et pourquoi ?
Une chanson qui me tourne dans la tête c’est Late Night Tales de « Cinematic Orchestra » je sais pas pourquoi j’aime cette chanson, vraiment pas. Mais elle me touche avec limite les larmes aux yeux. Je pense qu’elle me représente ;-), je rêve de la danser un jour.
7- Des conseils pour les débutants qui ont commencé un peu partout la Salsa cette année ?
C’est super important d’apprendre les bases de la salsa cubaine, dansez sans complexe, d’avoir une personne plus avancée que vous à vos côtés. N’écoutez pas juste la salsa, il est bien de s’enrichir musicalement car c’est de là que provient la salsa (un mélange multiculturel). Partager votre passion, Découvrez autres profs, autres styles, autres cours et stage afin de découvrir votre propre style. Je suis partante aussi pour progresser au sein d’autres associations. La meilleur façon de s’entrainer, c’est dans les soirées et en participant à tous les stages possibles, regardez, écoutez, essayez, et improvisez sans oublier l’amusement et la convivialité.