Maykel Blanco y su Salsa Mayor sort son dernier album intitulé « Que no me quiten la fé », ce qui veut dire en français, « que la foi ne me quitte pas » Cet album est constitué de 11 titres, il contient les quatre morceaux que nous avons eu la chance de connaître avant la sortie de l’album.
« Te escapaste », « Que es lo que es », « Mi mulata en la Habana » et « El negocio » .
Elles nous ont fait danser sur les pistes depuis bien un an pour certaines et même si je les adule toutes, j’avoue que j’ai une petite préférence pour Mi mulata en la habana.
La version de l’album est légèrement différente, car elle est interprété par Alejandro Gonzalez Kasanova. Mais la différence n’est pas flagrante. Dans cet album, « Es lo que es » est légèrement modifié sur la fin, mais rien qui change la beauté de ce titre, bien au contraire. Une parenthèse musicale dans laquelle on rend hommage à tout ce qui fait Cuba : la religion, le rhum, le tabac, les couleurs, Habanera Guaguanco, El Malecon et l’esprit cubain en général. Une intervention vocale de Maykel lui-même, en fait un moment particulier chargé d’émotions (merci Hélène pour l’info).
Cela fait un moment que j’écoute cet album, et honnêtement, jour après jour, je ressens le besoin d’en parler autour de moi . Il n’est certes pas mal, mais pour l’instant je ne peux pas dire qu’il va détrôner l’album Recoge y Vete (2006) qui pour moi, reste le meilleur album de Maykel Blanco y su Salsa Mayor. Mais c’est vrai que je ne suis pas objective, car Recoge y Vete est pour moi, associé à énormément de souvenirs et bons moments partagés avec mes compagnons de danse de l’époque. En ce qui me concerne, c’est donc incontestablement, cet album qui est sur la première marche du podium. A vous de me dire ce que vous en pensez, écoutez-le, c’est mon premier conseil 2016, il n’est toujours pas has been.
Pour 2016, le groupe a subi la perte d’un de leurs chanteurs qui s’en est allé rejoindre le clan de La Charanga Habanera. En contre partie, Maykel Blanco récupère deux chanteurs du groupe Azucar Negra : El Chino et Kasanova.
Parlons à présent des titres que j’ai découvert dans cet album. J’ai eu la chance de commencer par :
« Que llueva la escampa » et dès la première écoute, j’ai aimé les mélodies et j’ai de suite mémorisé le titre. Puis à chaque nouvelle écoute, peu importe ce que je faisais, peu importe ou je me trouvais, maison, travail, en voiture, concentré sur ce que j’avais à faire. A l’écoute de ce titre, ma tête balance de droite à gauche, je fredonne le refrain, et mon corps finit par bouger, même assise. Pas de doute, je kiffe !!!!!!!! C’est à partir de la quatrième minutes que là, pas moyen de m’arrêter. C’est mon moment favori, la fiesta à l’état pur. Le morceau s’arrête peut-être un peu brutalement pour moi. Là, je parle en tant que danseuse, si on ne connaît pas le titre, on reste surpris par la chute musicale qu’il est impossible de prédire. Les danseurs me comprendront, (pas eu le temps de faire un sientala, mince !) Reste plus qu’à s’y habituer en la passant régulièrement en soirée. En fait, ce titre me fait penser à Recoge y Vete (l’album).
Celle qui suit de prêt est : « Cuando tenia dinero », dès le début, très peu d’instruments, juste une intro avec les choros (chœurs) et la clavé en fond. Un démarrage en douceur et en toute simplicité. Le rythme y est tranquille, ce qui va convenir aux danseurs débutants. La voix d’El Chino me plaît, mais je trouve qu’il manque d’extériorisation, on dirait qu’il se retient. Ce qui n’a pas empêché la mélodie de m’emprisonner. PS : Au cours de danse cubaine, à la rentrée, je n’ai travaillé qu’avec ces deux premiers titres, agrémentés de quelques touches de « Te escapaste »
« Pa’ que todo vaya alante » Une introduction en grande pompe, avec un combat entre le piano, les cuivres et la batterie, en font un arrangement digne des grands anciens. Un « Brujeria ! » (=sorcière) crié, qui annonce que la gente féminine va en prendre pour son grade. C’est à deux minutes du titre que cela commence à devenir intéressant, on sent la patte de Maykel avec le rythme qui s’accélère. A la troisième minute et quarante secondes, d’étranges voix nasillardes assez amusantes donnent l’impression qu’elles sortent d’une vieille radio locale. Bref, le titre est énergique. Une bonne petite Timba.
« No me quiten la fé » me fait aussi beaucoup penser aux titres se trouvant dans l’album Recoge Y Vete. La voix de Yordys est tout simplement magnifique et à son écoute un flot de souvenirs apparaît. Aux alentours de la troisième minute, on note un moment fort et une pause musicale avec un ralentissement de mélodie pour que seuls le piano et la voix de Yordys dominent. Puis, explosion des cuivres et ça repart. Comme pour « Que llueve la escampa », la fin est aussi trop brutalement stoppée, surtout pour les danseurs.
« Afloja la Guayaba » va directement intéresser les amateurs de Timba. Ce titre commence comme un départ de TGV, sur un rythme qui me fait penser à une rumba, avec en introduction une petite voix nasillarde qui dit « Cuentame mi negra ». Très vite les mélodies se succèdent et on retrouve la touche du Salsa Mayor. Une seconde vitesse s’enclenche à la deuxième minute et des poussières. Les cuivres s’incrustent, mais ne s’imposent pas et une minute plus tard l’accélération s’intensifie. Les choros répètent inlassablement « Contigo yo no quiero, echate pa’ya » qui veut dire « Avec toi je ne veux plus, va t’en » . Puis le rythme s’emballe, et c’est la chute! Une bonne timba pour bien transpirer.
« Analiza la jugada » J’écoute ce titre et je trouve le début sympathique, mais ce n’est qu’à la deuxième minutes que je me dis Ouiiiiiiiiiiiiiii. J’aime cette pseudo pause où seul quelques timides instruments, piano et basse, s’expriment. Le chanteur de ce titre, Kazanova, dit avant la pause « Por la proxima, Analiza, analiza bien », qui veut dire la prochaines fois, analyse, analyse bien. Quelques notes de piano et c’est la basse qui répond. Puis, Kazanova nous fait un charmant jeu de mots et un clin d’oeil à Alfonso Alvarez Espinosa le bassiste : « Alfonso dale baaaaaaajo »……Ce qui peut vouloir dire deux choses différentes en espagnol. Alfonso fait doucement Alfonso fait (joue de) la basse Puis c’est reparti en refrain ! Analiza la jugada ! ( analyse la joueuse) Alors, n’en déplaise, je l’écoute toujours et j’aime.
« No me crees crisis » La dernière est celle qui me surprend le plus, car c’est Maykel qui chante. J’ai un peu décroché avec le groupe vu que je suis restée bloquée sur Recoge y Vete, mais je ne savais que Maykel poussait la chansonnette. Je pense que comme tous ceux qui aiment la musique, Maykel est comme nous, quelqu’un qui vibre avec tous ce qui est liés au son et chanter en fait partie.Un don qui n’est pas offert à tous, et un travail tout ce qu’il y a de plus difficile, lorsque l’on désire s’y mettre. Alors certes, Maikel n’a pas la voix de Noro, ni d’Alexander, mais il chante et je suppose que c’est un désir qu’il a assouvi et qui doit être chargé d’explications.
Je ne me suis pas penchée sur la traduction et l’histoire que raconte chaque chansons, parce que je n’ai pas eu le temps et surtout mes premières écoutes sont toujours des impressions musicales. Mon niveau en espagnol est limite suffisant pour soutenir une discussion, pas une traduction dans la minute de l’argo Cubain. J’en saurai plus un peu plus tard. Promis.
PS J’ai par contre, déjà compris que la gente féminine était encore prise pour cible. Sur « Analiza la jugada » et surtout « Afloja la guayaba »
Conclusion : Je suis plutôt satisfaite, car j’ai encore envie d’écouter cet album, et je sais déjà que je vais découvrir d’autres subtilités telles que le clin d’œil à Alfonso le bassiste sur « Analiza la jugada ». Je sais que je vais m’émerveiller sur un enchaînement de cuivre, de piano, ou d’un autre instrument de musique. Je sais que ce premier jet d’analyse n’est pas complet. Mais ce que je sais et dont je suis certaine, c’est que cet album est bien cousu, que les différents titres sont en harmonie et s’enchaînent plutôt bien. Traduction : C’est un album qui m’a donné envie de l’écouter en ENTIER, sans zapper un titre en particulier . Chaque titres en a appelé un autre. J’en redemande encore. C’est un bon signe pour moi. Deuxième conseil de 2016 : vous pouvez dès à présent pré-écouter et acheter l’album sur Itunes.
Pour Infos « Que no me quiten la fé « est premier en vente sur Itunes latine music et 18 ieme au classement des Billboard, Classement de musique latine aux USA.
Nadia LaHermana